En finissant Robinson Crusoé, vous avez été brusquement saisi(e) d’une envie de vous essayer au stage de survie ? Vous avez fait des recherches sur Internet mais vous ne savez pas quoi choisir ? Vous êtes bien tombé(e) !
Cet article vous présentera cette activité en plein essor et les différents stages existants pour la pratiquer. J’essaierai aussi de répondre à toutes les questions qui vous trottent dans la tête sur le sujet. Quelles sont les différences entre les nombreux stages proposés sur le marché ? Que fait-on durant un stage de survie ? À partir de quel âge peut-on participer à un stage ? Voici quelques grandes questions auxquelles je répondrai. Mais il faut garder en tête qu’au-delà de son nom un peu grandiloquent, un stage de survie, c’est surtout un moment pour apprendre et vous (re)-familiariser avec la nature. C’est un véritable retour aux sources qui vous attend !
- Quel type de stage choisir ?
- Combien de temps dure un stage ?
- Combien y-a-t-il de participants dans un stage ?
- Les stages sont-ils sécurisés ?
- À partir de quel âge puis-je participer ?
- Puis-je emmener mon animal de compagnie en stage de survie ?
- Faut-il être sportif pour participer à un stage de survie ?
- Je suis une femme, puis-je participer ?
- Quel matériel faut-il prévoir pour participer à un stage ?
- Quelques exemples de stages de survie intéressants
Quel type de stage choisir ?
Après avoir écumé Internet, j’ai répertorié 6 types de stage de survie accessibles au grand public :
– Les stages de survie « classiques » sont parfaits pour avoir une première expérience de la survie. Ils se concentrent sur les bases de la survie (faire du feu, construire des abris, rendre de l’eau potable, différencier ce qui est comestible de toxique…). Ce type de stage est le plus répandu et donc le plus facile à trouver. Il s’adresse à un très large public et propose plusieurs niveaux de difficulté. Plus le niveau est élevé, moins vous utiliserez de matériel et plus vous devrez apprendre à utiliser votre environnement pour assurer votre subsistance.
– Plus pointu mais relativement répandu, le stage « bushcraft » – de l’anglais « bush » (brousse) et « craft » (art, métier) – se focalise sur la création d’outils (archets pour allumer un feu, fabrication de couverts, fumoir…). Cette formation peut s’avérer très utile pour les adeptes de camping en plein air…
À mon sens, le Bushcraft permet d’améliorer son confort en situation de survie, apprendre à utiliser ce que la nature nous offre tout en la respectant. Utiliser et prélever uniquement ce qui nous est nécessaire, ne pas laisser de trace et même nettoyer les traces des autres quand cela est possible. Et mettant une touche de bushcraft permet de rendre le stage plus convivial, je pourrais même dire confortable.
– Vous voulez vous préparer à un scénario apocalyptique brutal ? Alors le stage en milieu urbain est fait pour vous. Que se passerait-il si les grandes villes étaient attaquées ou qu’un virus commençait à décimer la population ? C’est à ces situations critiques (et espérons-le, purement hypothétiques…) que ce type de stage vous apprend à faire face. Vous apprendrez ainsi à sécuriser un lieu, à gérer à la fois votre stress et votre approvisionnement en nourriture et en eau dans un environnement contraint. Vous serez aussi formé aux gestes de premier secours et aux réactions appropriées à avoir face à un individu armé.
– Vous voulez effectuer un stage en famille ? Ça existe ! Le but ici est de découvrir le milieu forestier à son rythme avec un format d’apprentissage ludique et adapté aux plus jeunes. Parfait pour renforcer les liens d’une famille ! Vous apprendrez à construire un abri, à potabiliser de l’eau, à faire du feu, à reconnaître les aliments comestibles présents dans la nature, etc…
Pour terminer, voici deux types de stage plus costauds.
– Le stage commando vous permettra de vous mettre dans la peau d’un militaire en apprenant à tenir une arme, à vous camoufler, à utiliser le terrain et la radio à votre avantage, à faire des missions d’infiltration ou de récupération d’otages. Des parcours d’obstacles et du combattant seront aussi au programme.
– Et enfin, pour les moins frileux d’entre vous, découvrez le stage de survie en montagne (stage survie froid ou grand froid) ! L’objectif de ce stage plus spécifique est d’apprendre à vous débrouiller en milieu montagnard par temps hivernal. Au programme : construire un igloo, faire du feu, connaître et apprendre à faire face aux dangers du froid (hypothermie, engelures…), potabiliser de l’eau, simuler le franchissement de crevasses, se nourrir en montagne…
Combien de temps dure un stage ?
La durée moyenne des stages proposés sur le marché est de 2 à 3 jours. Cette durée permet en effet d’aborder un éventail assez large des gestes de survie fondamentaux mais aussi de dormir une ou deux nuit(s) dans la nature, expérience clé dans l’apprentissage de la survie en milieu naturel.
Mais vous pouvez aussi choisir une durée d’une demi-journée ou d’une journée afin de voir si la discipline vous plait avant de vous engager dans une expérience plus longue.
Les stages plus longs (une semaine ou plus) sont destinés à ceux qui, parmi vous, souhaitent acquérir une réelle maîtrise des gestes de survie ou qui ambitionnent d’organiser des virées dans des zones particulièrement reculées du globe…
Je préfère que les stagiaires aient déjà découvert les conditions d’un stage en passant une journée et une nuit en forêt voire deux avant de les emmener sur une période plus longue. Certains arrivent tout feu tout flamme et après 24 heures, ils sont heureux de rentrer chez eux dans leur zone de confort. Selon les conditions climatiques, cela peut vraiment être éprouvant, tant physiquement que mentalement. Certains se font une fausse image des stages ou de leurs capacités. J’ai envie que mes stagiaires repartent heureux avec de bons souvenirs, tous ne sont pas taillés pour endurer des périodes trop longues dans le confort spartiate de la forêt, alors je préfère qu’ils viennent découvrir sur un petit stage avant de partir sur une période plus longue.
Combien coûte un stage de survie ?
Le prix évolue en fonction de la durée du stage et de la variété des activités proposées.
Pour un stage d’une demi-journée, le prix est d’environ 70€ par personne. La durée la plus commune pour un stage de survie est de 2-3 jours. Pour 2 jours, les guides demandent environ 180€ et entre 200€ et 250€ pour 3 jours. L’écart de prix pour une même durée est dû à la diversité des activités proposées sur la période. Pour une semaine, le prix sera de maximum 600€ par personne. Seuls les stages familiaux proposent des tarifs de « groupe » : 400€ pour 3 personnes ; 600€ pour 5 personnes.
Combien y-a-t-il de participants dans un stage ?
En général, vous évoluerez en groupe de 6 à 12 personnes. Pour qu’un stage soit validé, les guides attendent généralement qu’un nombre de participants minimum soit atteint (4/8 par exemple). Si vous souhaitez organiser un stage sur mesure, c’est possible dans la plupart des cas et en fonction des disponibilités de votre guide. Le prix est à discuter au coup par coup. Certains guides proposent même des formules « solo ». Cependant, le prix varie beaucoup en fonction du choix du programme et de la durée du stage. Certains proposent des stages « solo » à 500€ pour une journée.
Les stages sont-ils sécurisés ?
Tous les stages sont encadrés par au moins 2 guides (selon le nombre de personnes) professionnels qui connaissent leur métier depuis plusieurs années. Les accidents sont donc extrêmement rares, même dans les stages les plus exigeants. Le responsable de Survivor Attitude, un des organismes pionniers de la discipline, indique qu’en 8 ans d’expérience aucun incident majeur n’a eu lieu, et que seuls quelques participants ont eu à souffrir d’égratignures.
Les risques sont de toute façon limités car les activités sont très encadrées et l’environnement naturel en France est sans danger. La faune y est pacifique, les animaux dangereux très rares et en général très craintifs.
Les stages commandos peuvent occasionner quelques blessures de type entorse ou égratignures comme toute activité physique un peu engagée mais ce genre d’incident reste très rare.
En tout dernier recours, et pour assurer un maximum de sécurité, les pompiers et les gendarmes sont de toute façon mis au courant des lieux de stages et sont à intervenir en cas d’imprévu. En toute probabilité, vous avez donc toutes les chances de survivre à votre stage de survie…
Nous n’avons jamais eu de problèmes, que des désagréments liés à la météo. Avoir de la neige durant un mois de mai ou avoir de la pluie tout un week-end, ce n’est pas marrant mais cela permet au moins de mettre en pratique les techniques de survie. Se mettre dans un abri qu’on vient de fabriquer et réussir à allumer un feu quand il fait froid et qu’il pleut rend le sourire à tout le monde, même au formateur ! Parfois, certains stagiaires se retrouvent avec des petits bobos comme des coupures, de légères brûlures ou des entorses mais jamais rien qui pousserait un stagiaire à quitter le stage.
À partir de quel âge puis-je participer ?
Pour tous les stages sauf les stages commando et survie en milieu montagnard, l’âge minimum est généralement de 10 ans avec la présence d’un adulte obligatoire. Chaque prestataire fixe son propre âge minimum ceci dit, donc parfois, cela peut être 12 ans ou 14 ans. Les stages commando et survie en milieu montagnard en revanche, sont interdits aux mineurs. Seuls les stages estampillés « famille » acceptent les enfants en dessous de 10 ans. Certains ne les acceptent qu’à partir de 8 ans car le programme est plus « compliqué » et un peu plus « physique » mais d’autres autorisent à partir de 3 ans car ils ont un programme plus simple.
Puis-je emmener mon animal de compagnie en stage de survie ?
Malheureusement non, votre fidèle compagnon ne pourra pas être de la partie car les stages se déroulent en milieu ouvert, et votre animal pourrait donc se perdre. D’autant que la présence d’animaux sauvages à proximité augmente les tentations d’éloignement.
Faut-il être sportif pour participer à un stage de survie ?
Pour la plupart des stages de survie (hors stages commandos et grands froids), il n’est pas nécessaire de pratiquer d’activité sportive régulière pour participer.
Les stages sont en effets constitués de petits ateliers successifs répartis dans la journée et qui ne nécessitent en général pas de grands déplacements. Prévoyez de faire entre 3-4 kilomètres par jour en moyenne.
Si vous avez des problèmes de dos en revanche, faites attention car le fait de dormir en forêt dans des conditions sommaires pourrait s’avérer douloureux. Ne choisissez pas une durée de stage trop longue pour ne pas vous blesser. Et pensez à vous munir d’un tapis de sol de (très) bonne qualité…
Aucune restriction particulière aux personnes en situation de surpoids mais n’hésitez pas à vous renseigner avant de vous lancer si certaines activités vous sont déconseillées !
Quelle que soit votre condition physique, donc, n’hésitez pas et lancez-vous !
Je suis une femme, puis-je participer ?
Évidemment ! Il n’y a pas que les hommes qui ont besoin d’apprendre à survivre ! Certes, elles ne représentent encore qu’une petite partie des inscriptions mais elles sont là et se débrouillent très bien !
Quel matériel faut-il prévoir pour participer à un stage ?
L’équipement de base à prévoir comprend en général le matériel suivant :
- Un sac à dos
- Une gourde
- De la nourriture pour la durée du stage (déjà préparée de préférence ou facile à préparer)
- Des couverts
- Un sac de couchage
- Une lampe frontale
- Des vêtements de rechange
- Un couteau
- Une bâche (pour protéger vos affaires en cas de pluie et dormir dessus)
Cependant, chaque stage a sa propre liste de matériel à emmener qui vous sera communiquée en amont. De manière générale, ne mettez pas trop de choses dans votre sac car c’est vous qui allez le porter !
La plupart du temps, le matériel peut être loué ou acheté auprès des prestataires donc renseignez-vous avant. Plus vous serez à l’aise dans la nature moins vous emmènerez de matériel.
Quelques exemples de stages de survie intéressants
Pour terminer ce guide sommaire, j’ai choisi de vous présenter deux organisateurs de stage de survie que j’ai particulièrement appréciés. Il s’agit de Bruche Craft et du Centre d’Etude et d’Enseignement des Techniques de Survie. Pourquoi ces deux-là en particulier ? Parce que l’un propose un cadre magnifique (Bruche Craft) et l’autre un panel de stages particulièrement varié et adapté à toutes les envies.
Vallée de la Bruche – Bruche Craft
Cet organisateur propose plusieurs types de stage (du débutant au confirmé) dans les magnifiques paysages de la Vallée de la Bruche. Car un stage de survie, c’est aussi l’occasion de découvrir de beaux paysages, et la vallée de la Bruche fait partie de ceux-là. Située entre l’Alsace et les Vosges, cette vallée offre aux visiteurs un havre de nature aux forêts profondes et aux berges verdoyantes.
Les formules proposées vous permettront d’apprendre à faire du feu, à construire votre abri pour la nuit, à vous repérer dans la forêt, à trouver de l’eau et à la rendre potable. Selon la formule choisie, vous pourrez passer une à deux nuits dehors pour vous habituer à dormir en pleine nature.
Seine-et-Marne/Loire/Haute-Saône/Alpes-de-Haute-Provence/Pyrénées – CEETS
Le CEETS (Centre d’Etude et d’Enseignement des Techniques de Survie) propose un grand nombre de stages pour toutes les envies et tous les niveaux. Que vous soyez débutant ou confirmé, vous trouverez le stage qui vous conviendra. Un programme complet vous attendra : faire du feu, s’orienter dans un espace inconnu, tresser des cordes, camoufler ses traces, utiliser son couteau, repérer ce qui est comestible. Là aussi, selon la formule prise, vous passerez une ou plusieurs nuit(s) dehors.
J’espère que ces quelques lignes vous auront donné envie de franchir le pas et de vivre l’aventure de la survie en milieu naturel. Alors choisissez le stage de survie qui vous correspond et profitez !